Les archives orales comme source d’histoire récente : pratiques de collecte, usages et enjeux mémoriels. Le cas des témoignages de la Résistance des organes interministériels d’histoire de la guerre.

Abstract

Avant même que la France ne soit entièrement libérée, le gouvernement provisoire crée en octobre 1944 la Commission d’histoire de l’Occupation et de la Libération de la France, puis le Comité d’histoire de la guerre l’année suivante, qui fusionnent en 1951 avec le Comité d’histoire de la seconde guerre mondiale. Leur objectif est de collecter les traces de la guerre, notamment celles de la résistance, pour permettre aux futurs historiens d’avoir accès à cette mémoire. Face aux difficultés à documenter une activité par essence clandestine, les correspondants départementaux des comités se sont lancés dans une grande enquête, marquée de manière novatrice par une collecte massive de témoignages, dans le maintien du secret et avec un délai de communicabilité de cinquante ans. Les archives orales, en plein essor, suscitent alors un grand intérêt et de vives critiques. Le témoignage est à la fois vu comme vecteur d’une nouvelle histoire, celle des mémoires, à la fois individuelle et collective, mais également porteur d’incertitudes, de mensonge, de partialité. Il est donc intéressant d’interroger le rôle qu’ont eu ces enquêteurs et enquêtrices, dans le développement du témoignage comme archives historiques. Afin d’appréhender cette question, il est nécessaire de comprendre leur démarche et leurs objectifs. La méthodologie qu’ils et elles ont peu à peu mise en place était parfois imprécise, mais a-t-elle influencé la méthodologie archivistique actuelle?

Date
Apr 28, 2021 10:05 AM
Agnès Arendo
Agnès Arendo
Université d’Angers, France

Étudiante à l’université d’Angers, Agnès Arendo a obtenu une licence d’histoire en 2020, qui lui a permis d’intégrer le Master Archives. Autant passionnée d’archivistique que d’histoire contemporaine, elle a décidé d’effectuer son mémoire de recherche de Master 1 sur les archives de la Résistance. Son initiative vise à comprendre comment et pourquoi, dès la Libération, les métiers de l’histoire et du patrimoine ont établi l’enjeu de collecter les archives de ce mouvement clandestin, à l’intérieur de comités interministériels aux méthodes nouvelles, celles de la collecte de témoignages à visée historique.